Bouquet de Chrysanthèmes

La destruction, c'est ce qu'il y a a l'intérieur. Comment peut on sentir son corps se decomposer de lui même, seconde aprés seconde, en restant impuissante... Je suis telle un champ de bataille qui vient d'être déserté, dévasté. On ne peut pas avoir le droit de remplir le vide incessant d'une personne, pour ensuite s'en aller sans conscience, ce n'est plus un abandon, c'est pire. Même le noir ne change rien, même le jour, même la nuit, je hais cette sensation, je veux oublier, je veux retrouver le vide et ce sentiment de froid. Je le hais, je me hais.

Et je ne sais plus pourquoi j'écris ou pourquoi je n'écris plus. Mais je suis perdue. C'est étrange comme un bonheur peut rapidement nous filer entre les doigts, c'est un sentiment qui dure si peu car a tout moment, a chaque instant, n'importe quel être humain peut détruire tout ce dont en quoi vous croyez. Même si je le savais, comme si les choses allaient trop bien pour durer parce que je ne m'étais jamais senti aussi bien, a présent j'ai l'impression de ne m'être jamais senti aussi mal, et le pire dans tout ça, c'est que c'est la même personne qui est a l'origine des deux situations. J'aimerais tellement être aussi froide que la glace, être imperméable a toute sorte de sentiments, car il n'y a que cela sur cette terre qui puisse nous détruire, nous achever, et nous rendre aussi vide qu'au final plus rien ne compte. Car je suis naïve de croire et d'espérer, comme si un jour j'aurais pu être heureuse...

Un rêve récurent, et ce fantôme toujours présent. Mon passé, lui. Une fois cela se passe bien, un nouvel amour naissant, la passion et le bonheur. Ses lèvres glissent sur ma peau, il n'a jamais été aussi présent. La seconde fois un voile noir pèse sur nous, au coeur d'une foret dans la fraicheur de la nuit, l'envie de lui échapper. La peur au ventre et ses quelques mots assassins, qui me poursuivent jusque dans la réalité. L'intention de vengeance se répercute sur les heures passées, a se demander ce qu'il pourra faire. Peut être pourrais je le croiser au détours d'une rue, ou m'attendra t il un soir devant chez moi, sous la lueur d'un lampadaire, les cheveux dans les yeux, et le regard dans le sol. Cette pensée m'angoisse au fil du temps, où chaque jour de silence et un jour de plus vers une façon de l'oublier, mais ses derniers mots me hantent.
Je vois un oiseau noir au dessus d'un précipice, planant à travers le fracas de la chaire mâchée. Un sombre dessein.

Comme un sentiment de décomposition, en cet ultime jour d'une année comparable a tant d'autres.
Les jours sont comme des perles qu'on enfile sur un collier, un jour la parure ce termine. Autrement dit, un jour de plus, une année de plus, un pas de plus vers le néant, où ce qu'il en restera au fil du temps. Une avalanche de sentiments dérisoires, un millions de cendres au grès des choix passés. Le reflet trop noir qui perdure jusqu'à la nausée, le fil du rasoir aiguisé n'aura pas raison de tant d'autres cicatrices, simplement ce petit brillant d'existence qu'il reste malgré tout.Le fantôme de mes nuits sera t il toujours là ? De nouveaux matins s'annoncent comme une inconnue qui s'incline sous un souffle de vent, de nombreux pas dans le vide sans but, suivant un espoir incertain. Mon cœur ressemble a un vide hurlant, qui frappe et se tord de douleur autour d'un sentiment d'impuissance. La folie aura raison de l'esprit, comme le fond des cendriers mêlé de codéine, baigné d'éther. Un unique plongeon dans l'inconnu, une danse de sang et de chair, je maudit ces horizons funestes, à la recherche d'autre chose.

Un renouveau. 

Rien ne va... Rien ne va... Rien ne va...

Mon rêve constant, sentir le plomb glacé s'incruster dans ma tête, d'une telle puissance qu'il ressortirait de l'autre coté de mon crane emmenant une masse de chair en même temps, une telle masse qui irait s'écraser sur un mur blanc, pendant que du sang chaud s'échappe de mes oreilles... Morbide Spectacle.

Non je ne suis pas suicidaire.




Je ne peux plus me regarder dans un miroir sans avoir la nausée, sans que les larmes ne me montent aux yeux, sans avoir envie que le plomb me traverse le crane.

Que faire, les temps sont morts, rien n'a pas sens, triste réalité, je voudrais crier jusqu'à ce que mon visage éclate, qu'il n'y ait plus rien a espérer.

Un ruban noir sur le visage, Mademoiselle s’endort sur un lit de chrysanthèmes. Des glaçons dans les yeux, trop de violence dans le cœur. Une aphonie nerveuse, elle tord ses doigts glacés sur ses lèvres, le silence malheureux. Son corps hurle de douleur, des cicatrices à la recherche d’une accalmie, atrophie mentale, nausée funèbre, sa décomposition anatomique. Elle disparaît dans son palais mortuaire, sous le flots de lames antiques comme des griffures silencieuses,  au cœur d’un Eden psychique hanté des rêves démesurés, formant une existence parfaite… Un retour à la réalité, dans la boucle du temps, loin des chimères, sans échappatoire dans une prison de chair, une torture éternelle.

Je suis vide, une page blanche, une ligne sans oscillations . . .



Où l'histoire d'une vie gâchée
Des orchidées carnivores sondent mes rêves, elles ont remplacées ton image. A ce moment je sais que ma vie à pris un nouveau tournant. Pourtant je vois encore ton regard se distiller, j'écume les vieilles photos qui ne sont que des souvenirs flous, tes yeux de petite fille abusée.
Fin, je ne pense plus à toi et je laisse aux fleurs le soin de dévorer les dernières images, tandis que je change de bord, même si la foule m'oppresse, vidé de sens, j'irais vivre dans un jardin, bercée par le chants des oiseaux morts.

N a u s é e

Des jours comme des lames de couteaux,
double-tranchant
je les déteste, je me déteste.

Mon alliance phobique de barbituriques
Comme une torture électrique
Décharge, Mirage, Homicide, Hérétique
Une suffocation animale, aux allures érotiques
Ma mort latente : transformation anatomique.

Deux nuits, deux rêves, et il est présent. Je ne saurais pas dire si c'est une obsession, de l'amour, ou rien du tout, je crois que j'ai juste besoin de penser a lui, pour ne pas penser a l'autre. Imaginer un futur pour oublier un passé. Je crois que c'est ça, j'ai besoin de ça, d'une personne a qui me rattacher. Comme une adolescente j'ai peur et je rêve de lui, et quand il est prêt de moi je l'ignore, je ne sais pas pourquoi. Je préfère qu'il pense que je ne suis pas intéressée, plutôt que l'inverse, j'aurais trop honte. C'est ridicule. Je n'ai pas envie de m'engager a nouveau dans une relation. Je vis une existence parfaite dans mes rêves, j'y suis beaucoup trop attachée, est ce mal ? C'est tellement plus simple de se construire une autre vie dans laquelle chaque acte n'aura aucune conséquence.
Le temps passe, la réalité m'échappe.... Je perds pied...